Guenièvre - Une éternelle amoureuse, mais tellement plus que ça !

Bon allons-y ! Racontons l'histoire de Guenièvre, son histoire est à la fois très connue et en même temps très méconnue !

Tu permets ? C'est mon histoire après tout ! J'aimerais la raconter moi-même, comme tu le dis, mon histoire est assez méconnue à part pour mon adultère avec Lancelot... Sérieux, on peut me foutre la paix avec ça ? Du coup, c'est ok ? Je raconte ?

Oui oui je t'en prie !

Parfait !

Alors, commençons par le commencement et le « moins » intéressant... Je suis la fille de Léodagand de Carmélide, il faisait partis des proches d'Uther Pendragon, le père de mon futur mari. Il a beaucoup servi Uther et quand ce dernier est mort, mon père a été l'un des premier à reconnaître Arthur comme fils d'Uther et souverain légitime mais dans tout ça il y a une histoire d'épée dans un rocher, de quêtes héroïques et tout ça alors, je suppose qu'Arthur sera mieux placé que moi pour en parler !
Mon enfance se passe tranquillement en Carmélide, je suis assez contente de l'enfance que j'ai eu, on m'apprit la vie à la cour et toutes ces choses que je devais savoir en tant que princesse, mais en même temps, mon père, bien qu'assez ambitieux sur qui j'épouserais, n'était pas certains que j'épouserais un futur roi alors j'avais moins de responsabilités qui certaines autres princesses, du coup je pouvais jouer avec des enfants de mon âge, bon ça restait des enfants de la noblesse mais tout de même !

Vers l'âge de 12 ans, je fus présentée à Arthur, il était plus vieux que moi mais pas tant qu'on le dit... Il avait 17 ans, ce qui fait une différence d'âge tout à fait raisonnable ! Même si en prenant les faits tel quel, j'étais une enfants à ce moment là par rapport à lui. Peu importe, le fait est, qu'Arthur s'est éprit de moi très rapidement !
Je vous ai mentionné que mon père était ambitieux ? Quand il a vu l'intérêt d'Arthur pour sa fille, autant dire que les fiançailles étaient presque instantanée... J'avais 12 ans, je n'ai pas tout compris à ce moment là, sinon, je crois que j'aurais pu refuser... En tout cas, j'aurais pu en avoir envie, parce que le pouvoir ? Les femmes n'avaient pas vraiment leur mot à dire...
Peu de temps après ça, on a été invité à vivre à Camelot avec mon père, ainsi, mon père confirmait l'alliance politique de nos deux royaumes et moi je pouvais passer plus de temps avec mon futur époux.
Ce fut à mes 16 ans que je me mariais avec Arthur, est-ce que j'étais amoureuse ? Encore aujourd'hui je ne saurais le dire... Je l'ai toujours trouvé beau, attirant, gentil et doux avec moi, à cause de son rôle de roi, je ressentais souvent de la solitude, mais quand il était avec moi, c'était « facile », on se comprenait et même si je ne vibrais pas, je ne frissonnais pas comme j'ai pu le ressentir plus tard, je ne peux pas nier que j'aimais Arthur, c'était juste un amour différent, je peux dire que malgré tout, Arthur me rendait heureuse.

Dans mon monde, enlever l'épouse de quelqu'un équivaut à lui prendre ses terres, donc autant vous dire que j'ai été la cible de quelques enlèvements... Soit c'était pour voler les terres de mon époux, soit c'était pour essayer de me séduire, soit les deux ! Franchement, j'ai une tête à tomber amoureuse du premier venu ? Ok, dit comme ça, je ne suis pas très convaincante mais quand même ! En tout, j'ai été enlevé quatre fois, et honnêtement, je n'ai pas compté le nombre de fois où on a tenté de m'enlever et où, heureusement, ça a échoué !

La première fois qu'on m'a enlevé c'était environs un an après le mariage, c'était pour tenter de me séduire, à par de la liberté, je ne manquais de rien. C'était l'enlèvement le plus chouette de tous, si on peut dire qu'un enlèvement est chouette... C'était aussi le plus court et le moins bien organisé ! Arthur a très vite découvert qui était l'auteur, en à peine quelques jours j'étais libre ! J'étais heureuse de retrouver ma liberté, mais à ce moment là, Arthur commença à avoir des doutes sur moi, il ne l'admettra pas et je ne sais même pas s'il en avait réellement conscience, mais je l'ai senti... Le fais que je vivais « bien » dans cet enlèvement pouvait laisser croire que j'étais d'accord avec tout ça, alors que ce n'était pas le cas !
Ce premier enlèvement, ou en tout cas, les conditions de celui-ci ont très légèrement ébréché mon mariage mais on ne s'en rendait pas encore compte à ce moment là...

Quelques mois plus tard, deuxième enlèvement ! On ne peut vraiment plus se promener au marché en paix !
Celui-ci était beaucoup plus politique, j'étais enfermée dans des geôles, sur de la paille, j'avais froid, j'avais faim, ça sentait mauvais... Bref, j'étais captive quoi... Je suis restée dans ces geôles un long moment ! Plusieurs mois ! Visiblement, il était beaucoup mieux organisé...
Pendant que j'étais prisonnière et bien gardée, l'auteur tentait d'usurper le trône d'Arthur alors que ce dernier me cherchait...
Au bout d'un moment, j'ai réussi à amadouer un de mes gardes, j'avais le droit à cinq minutes de promenades tous les jours, un peu d'air frais, me dégourdir les jambes, ça me faisait beaucoup de bien ! Mais cinq minutes c'est vraiment très court... Parfois j'arrivais à grappiller une ou deux minutes mais j'étais vraiment très surveillée et je ne pouvais pas faire grand chose.
Après six long mois d'enfermement, Arthur arriva et me sauva ! C'était un si grand soulagement de le revoir, il m'avait énormément manqué ! J'étais amaigris, fatiguée, affaiblie, j'étais contente de rentrer à Camelot pour me reposer.

Après cela, j'ai eu un peu plus de calme ! Il faut dire aussi qu'Arthur ne voulait plus que ça arrive, il fit en sorte que la sécurité à Camelot soit plus efficace. J'ai pu me reposer, j'ai reprit du poil de la bête, et la vie a reprit son cours tranquillement. A ce moment là, je ne m'étais pas rendue compte du « pouvoir » que j'avais, oh bien sûr pas un pouvoir dans le sens magique, même si j'aurais aimé et que parfois on me compare à une fée, mais j'avais été capable d'amadouer un garde dans ma prison, j'étais capable de persuasion avec un peu de séduction, mais je m'en rendrais compte plus tard...
Oui oui je vous tease un peu !

Et Lancelot, il arrive quand dans tout ça ?

Lancelot ? Vraiment ?

Bah quoi ? Je suis sûre qu'au delà de l'adultère il y a des choses intéressantes à savoir !

Oui peut-être bien... Mais chaque chose en son temps ! J'allais justement parler de lui !

Aaaah ! Je suis toute ouïe !

J'ai donc passé quelques années tranquille, quand Arthur partait dans ses quêtes, je me sentais seule mais quand il rentrait on passait de bons moments ensemble et il faisait tout pour moi.
Un jour, plusieurs hommes arrivèrent à Camelot, Arthur faisait le recrutement de nouveaux chevaliers pour sa table ronde, j'étais à ses côtés, non seulement en tant que reine, mais aussi pour connaître un peu ces hommes qui pourraient peut-être un jour assurer ma sécurité. Je n'avais pas mon mot à dire pendant le recrutement, j'avais juste le droit d'observer et ne rien dire, j'avais l'habitude, c'était souvent le cas. Les hommes défilaient, certains auraient leur place, d'autres non, je me retenais de bailler ou de soupirer, je m'ennuyais mais je devais être présente.
C'est là qu'il est apparu, beau, élancé, le visage pur, mon regard ne pouvait plus se détourner de lui, j'avais des frissons dans tout le corps mais je n'avais pas froid. Quand son regard se posa sur moi, une chaleur douce et agréable s'empara de mon corps et un courant électrique traversa ma colonne vertébrale, il me sourit et s'inclina pour me montrer son respect, je lui répondit avec un sourire de convenance bien que j'avais envie de lui sourire de manière plus franche.
Après ce jour, je ne pouvais m'empêcher de penser à lui, j'appris plus tard qu'il était accepté à la table ronde, j'allais donc le recroiser, peut-être me protégerait-il un jour, cette idée me mettait en joie.
Quand on se croisait, il y avait toujours ce petit sourire discret mais bien présent, mon ventre avait comme des papillons, des sensations que j'aimais beaucoup. Certains couloirs du château sont étroits et de ce fait parfois nous nous frôlions, nos mains s'effleuraient et mon cœur se mettait à battre plus vite et plus fort.
Au début, je chérissais chacun de ces moments, chacune de ces sensations, mais un soir, alors que j'étais avec Arthur et qu'il était entreprenant avec moi, j'ai au fond de moi souhaité que ce soit Lancelot à sa place. C'est alors que la culpabilité m'a envahis, jamais de ma vie je n'avais imaginé faire quoi que ce soit avec qui que ce soit d'autre que mon mari ! D'autant plus que je ne voulais pas faire de mal à Arthur, je savais qu'il m'aimait et qu'au delà de fierté masculine de voir son épouse avec un autre, il souffrirait réellement. Non seulement il m'aimait, mais en plus je voyais une amitié profonde et sincère se tisser entre eux... J'avais juste l'impression d'être la plus horrible des femmes !
Je décidais alors de me tenir le plus éloignée de Lancelot possible, je me mis également en tête que ça ne venait que de moi et qu'il ne pouvait pas ressentir la même chose que moi, de toute façon, il était trop pur pour cela !
Nous ne nous croisions donc presque plus, et le peu que cela arrivait, nous n'étions jamais seuls, je me forçais de ne pas le regarder, de ne pas lui sourire, je devais me le sortir de la tête et du cœur !

Comme si c'était aussi simple que ça !

Non ça ne l'est pas ! Mais on ne pourra pas me reprocher d'avoir essayé !

Cela dit, ça fonctionnait au début, moins je le voyais, mieux je me portais, je me sentais plus légère et ma culpabilité était de moins en moins présente, j'arrivais de nouveau à profiter des bons moments que je passais avec Arthur.
Un jour, j'ai eu envie de sortir de l'enceinte du château, je demandais à avoir une garde rapprochée pour plus de sécurité, Arthur assigna deux chevaliers pour m'escorter mais l'un d'eux était Lancelot, c'était logique après tout, Arthur avait une grande en lui, il savait qu'avec Lance je serais en sécurité... J'ai refusé ! Arthur ne comprit pas pourquoi mais il accepta la demande, j'étais soulagée de ne pas passer ma journée avec lui, de ne pas avoir à lui parler, de ne pas risquer de le frôler etc.
Lorsque j'avançais dans la cours pour aller au carrosse avec les deux chevaliers, je croisais Lancelot qui me regardait tristement, son regard me fit assez mal, je ne comprenais pas ce qui le rendait triste, ou plutôt, je ne voulais pas admettre que c'était ma décision qui le rendait triste, à ce moment là, ça me faisait juste de la peine de le voir triste et j'aurais voulu l'aider, mais je préférais garder cette distance.

Avec un peu de recul, j'aurais dû ne rien dire et accepter la présence de Lancelot, cette sortie fût le théâtre d'un guet-apens et je partais alors pour mon troisième enlèvement... Je me dis qu'avec Lancelot ça serait sûrement pas arrivé, ou peut-être que si ? On ne le saura jamais finalement...

J'ai passé plusieurs mois enfermée, encore, à subir les tentatives de séduction d'un homme, encore, j'ai tout même réussi à éviter qu'il me touche ou me fasse du mal. Encore une fois, j'arrivais à me mettre les gardes dans la poche, bien que j'étais enfermée, que je ne pouvais rien faire que patienter à l'arrivée de mon mari, les gardes trouvaient des excuses pour que mon ravisseur n'abuse pas de moi, c'était toujours ça de prix...
Lors de cet emprisonnement, j'ai remarqué des failles, j'aurais pu m'échapper plusieurs fois mais je n'ai jamais saisi aucune opportunité, je crois que je n'avais pas assez confiance en moi, j'avais peur de ce qu'il se passerait si je me faisais attraper, je préférais mettre toute ma confiance en Arthur...

Les jours se ressemblaient, j'avais l'impression qu'il s'était passé une éternité avant ma libération... Et parlons-en de cette libération !
Une nuit, je fus réveillée par des cris, des bruits d'épées, d'objets qui tombent au sol etc... J'étais contente, c'était caractéristique d'une émeute, peu importe le motif. Évidemment, j'espérais que ce soit pour moi, je voyais Arthur apparaître devant moi comme les deux fois précédentes, j'espérais enfin dormir dans mon lit, manger à ma faim et tout le confort dont j'étais habituée...

C'est là que mon sauveur arriva, il se trouvait devant moi, il me souriait, j'étais si heureuse de le voir, je lui souriais comme jamais je n'avais osé le faire avant. Il me tendit la main sans un mot, je la prit sans hésiter, elle était chaude, douce et forte à la fois, à ce moment là, je savais au fond de moi que j'étais en sécurité et que rien ne m'arriverait... Je n'avais jamais réellement eu ce sentiment avec Arthur, mes sentiments et ressentis étaient complètement chamboulés quand j'étais avec Lancelot...
Il me ramena à Camelot, dans le carrosse, il resta près de moi. J'avais envie de me blottir contre lui et de ne plus m'y déloger mais ce n'était pas approprié. A la place, j'avais reprit ma contenance de reine, je ne souriais plus et je faisais tout ce qui était possible pour ne pas croiser son regard.
Sur le trajet, Lancelot m'expliqua quand même que si Arthur n'était pas là c'était parce que Merlin l'avait envoyé en mission juste avant qu'on découvre mon lieu de détention et donc qu'en tant que je chevalier et ami d'Arthur, il était de son devoir de venir me sauver.

Son devoir... Encore une fois, je me persuadais que toute cette agitation à l'intérieur de moi ne venait que de moi, il avait fait son devoir et ne ressentait pas la même chose que moi. C'était tant mieux ! Si ce n'était qu'à sens unique, alors personne d'autre que moi n'aurait à souffrir de tout ça...
Je souris alors légèrement à Lancelot, pour le remercier puis nous arrivâmes au château. Le chevalier m'accompagna jusqu'à ma chambre, j'entrais rapidement et fermais la porte tout aussi rapidement sans prendre la peine de lui dire au revoir. Je m'adossais à porte avant de me laisser glisser au sol et de rester prostrée un moment.

Arthur était un bon roi, un bon mari, un homme bon en général ! Oui il pouvait être dur et sévère, mais il est roi, il ne peut pas être gentil tout le temps ! Mais avec moi il l'était ! Alors pourquoi ? Pourquoi n'étais-je pas foutue de ressentir la même chose que lui ? Pourquoi n'étais-je pas comblée ? Et pourquoi pensais-je que j'aurais cela avec Lancelot ?

Cet enlèvement m'a laissé quelques séquelles, j'avais du mal à dormir, le moindre bruit me faisait peur, le tant qu'Arthur n'était pas là, je demandais à avoir des gardes devant ma porte, je me sentais ainsi plus en sécurité. Je sortais de moins en moins, je m'isolais de plus en plus.
Un soir je fis porter un repas copieux directement dans ma chambre, de la bonne bouffe et du bon vin, quoi de mieux pour passer une bonne soirée ? La seule chose qu'il me manquait c'était quelqu'un avec qui partager le repas et le vin, je décidais de le partager avec mes gardes, après tout, ils le méritaient bien !
Quand j'ouvris la porte, il n'y avait qu'une seule personne qui gardait ma porte : Lancelot.
Tant pis ! Je me sentais seule ! Arthur me manquait, je voulais de la compagnie alors je décidais d'inviter Lancelot dans ma chambre pour partager mon repas et ne pas passer la soirée seule.
Ce fut une belle soirée, nous discutâmes, mangeâmes et bûmes juste un peu, rien d'extraordinaire ne se passa ce soir là et après avoir autant réprimé mes sentiments, je me sentais plus légère et heureuse. Quand Lancelot quitta ma chambre, je réussis à dormir tranquillement, à réellement me reposer comme ça ne m'était plus arrivé depuis quelques temps.
Je décidais alors de réitérer la soirée de temps en temps, cela se fit de plus en plus régulièrement et moins je passais de temps avec Arthur, moins je culpabilisais, je ne pensais juste plus à mon mari... Oui oui je sais... Honte à moi !
C'est là que ça arriva, un soir, on mangeait, on discutait, on riait ensemble... Ce soir là, nous bûmes un peu plus que d'habitude, quand Lancelot décida de quitter la chambre, je réagis rapidement et me plaçais devant la porte. Il me sourit, mit ses mains sur mes épaules et tenta de me décaler pour qu'il puisse passer mais je l'en empêchais. Je passais mes bras autour de son cou, et figeais mon regard dans le sien.
« Gweny... Ne fais pas ça... »
« Je suis vraiment la seule à ressentir ce que je ressens ? Je suis la seule à trouver qu'il y a quelque chose de spécial entre nous ? Si je suis la seule alors d'accord, je te laisserais tranquille... »
« Non.. Enfin oui... Enfin... Guenièvre... On ne peut pas faire ça... »
« Lance... Je sais mais ce n'était pas ma question... Je t'ai demandé si tu ressentais la même chose que moi et si tu me dis que tu ne ressens rien alors je te laisserais tranquille ! »
« Gweny, je suis tombé amoureux de toi à la seconde où je t'ai vu, quand tu as mit cette distance entre nous, j'ai cru qu'on m'arrachait le cœur, quand je suis venu te chercher, je voulais te prendre dans mes bras et te protéger pour toujours... Alors non, tu n'es pas la seule ! Mais tu es mariée ! Tu es ma reine et le roi est aussi mon meilleur ami ! Pour toutes ces raisons on ne peut pas ! »
« Embrasse moi Lance ! »
« Gweny... »
« Embrasse moi... »

Voilà, vous êtes au courant maintenant, tout est de ma faute, c'est moi la vilaine tentatrice ! Je ne suis pas une jeune femme naïve qui s'est laissée berner par homme... Non ! C'est bien moi qui a déclenché tout ça, il a tenté de me repousser, il aurait pu me mentir mais il a essayé de me raisonner. Certains diront qu'il n'a pas essayé assez fort, qu'au fond il le voulait aussi... Evidemment qu'il le voulait, et évidemment qu'il est tout autant coupable que moi ! Pour faire ce qu'on a fait, il faut être deux, mais le fait est que j'ai initié l'adultère.
Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais vous vous doutez qu'on n'a pas fait que s'embrasser... Cependant, bien que ce qui est fait est fait, nous ne l'avons fait qu'une seule fois, autant l'un que l'autre nous sentions terriblement coupable de nos actions...
Mes ressentis étaient assez complexe, à la fois je m'en voulais terriblement d'avoir porté préjudice à mon mariage, de ne pas avoir été digne de la reine que je suis, d'avoir trahis Arthur... Mais à la fois, je ne regrettais rien, ce moment que j'avais tant fantasmé était encore mieux que ce que j'avais pu imaginer, j'étais encore plus amoureuse et j'avais envie de recommencer mais ce n'était pas possible. Autant dire qu'après cela, nous avons passé notre temps à nous éviter avec Lancelot, et les rares fois où nous ne pouvions pas faire autrement, nous étions toujours très professionnels, nous gardions une distance raisonnable et nous évitions toutes tentations.

Après de longues semaines, Arthur rentra, je n'ai pas comprit quelle était cette fameuse mission, mais elle a visiblement été brillamment réussi, nous organisâmes alors un grand banquet. Arthur invita des chefs de clans, les chevaliers de la mission et ceux qui étaient restés à Camelot. Une belle et grande soirée qui tourna au cauchemar ! Je ne sais pas comment je me débrouille, mais j'ai encore été enlevé... Mais quelque chose avait changé en moi, était-ce mon audace avec Lancelot qui m'avait fait prendre plus confiance en moi ? Est-ce le bonheur de retrouver Arthur ? Ou peut-être un petit côté suicidaire à cause de la culpabilité ? Je ne sais pas ! Le fait est que j'étais décidée à ne pas me laisser faire ! Je ne voulais pas attendre que quelqu'un vienne me chercher ! J'en avais marre ! J'avais prit conscience des « exploits » que j'avais fait dans mes précédents enlèvements, j'avais déjà réussi à séduire des gardes, à les amadouer pour avoir le droit de sortir, même juste un peu, ou alors qu'au delà de me surveiller, ils me protègent, et j'avais aussi réussi à trouver des failles dans les tours de garde alors je pouvais le refaire !
En quelques jours d'observation, je trouvais des failles et je m'échappais, par chance, je n'étais pas retenue très loin de Camelot, je réussis alors à rentrer seule au château... Quel était l'étonnement de mon cher mari qui était en train de prévoir un super plan avec Lancelot quand j'ai débarqué de nul part !

Grâce à ce nouveau « tempérament », j'ai eu le droit d'avoir plus de pouvoir en tant que reine, j'étais une bonne négociatrice, je pouvais gérer certaines affaires dans le château pendant qu'Arthur était sur les champs de bataille. Je dois bien admettre que c'était plaisant ! Je rencontrais du monde, je me sentait un peu moins seule et surtout, plus personne ne m'enleva après ça ! Il était temps !
J'arrivais enfin à m'épanouir pour moi-même et pas au travers les yeux d'un homme qu'il soit mari ou amant, j'étais juste moi ! Mais le fait de découvrir qui je suis, ce dont j'ai envie etc. Me donnait aussi de plus en plus envie de revoir Lancelot, de passer du temps avec lui, de parler avec lui, je ne voulais plus faire semblant ! Je ne voulais pas particulièrement réitérer l'adultère, mais juste qu'on puisse être proche normalement. J'ai alors provoqué des occasions, il continuait de mettre de la distance entre nous, à éviter mon regard, mais je pouvais être patiente. Cela prit un peu de temps, plus on se voyait, plus il relâchait la pression.
Lors d'un banquet, que j'avais organiser moi-même et où j'avais veillé à ce qu'aucun incident n'arrive cette fois. Arthur fit alors la présentation d'une jeune femme à tout le monde, une femme destinée à devenir l'épouse de Lancelot. Mon cœur se brisa, je regardais Lancelot qui semblait perdu, confus et cette nouvelle n'avait pas l'air de l'enchanter. Il fit un sourire de convenance, remercia le roi pour le « cadeau » puis il quitta la table. Quelques instant plus tard, un serviteur arriva avec un message pour moi, message qui m'informait de où se trouvait Lancelot et que je devais le retrouver. J'attendis un petit temps pour que ce ne soit pas trop flagrant puis je quittais la table pour le retrouver.

Il m'expliqua qu'il ne voulait pas se marier, qu'il ne voulait que moi et qu'il ne voulait plus faire semblant. Nous étions donc encore une fois sur la même longueur d'onde. Il me demanda alors si j'étais prête à laisser tomber mes privilèges de reine, il me proposait de tout laisser tomber et qu'on s'enfuit ensemble. Son plan était complètement fou mais c'était tellement tentant ! Avec Arthur, je ressentais de la stabilité, de la sécurité, avec Lancelot, je ressentais l'aventure et surtout je me sentais simplement vivante ! Alors tant pis pour la sécurité, je voulais juste vibrer et me sentir vivante ! J'acceptais de partir avec lui, à ce moment là, je ne m'y attendais pas, mais il m'embrassa, je me laissais faire, simplement heureuse et voulant profiter de ce moment avant de devoir retourner jouer les faux semblant au banquet.
Pendant ce temps là, Arthur trouva étrange que Lance et moi soyons absent à table en même temps, il nous chercha et cela ne lui prit pas beaucoup de temps pour nous trouver... Il nous prit dans les bras l'un de l'autre dans un baiser passionné. Cela signa mon arrêt de mort, enfin c'est ce que je croyais.

Le banquet se termina, l'ambiance était particulièrement tendue, la fiancée de Lancelot essayait d'attirer son attention mais lui faisait tout pour l'ignorer, le regard d'Arthur envers moi était froid, remplis de colère mais je sentais l'amour quand même, il avait juste mal et j'étais responsable. Une fois que tous les convives quittèrent le château, je fus envoyée dans les geôles, j'étais condamnée au bûcher pour trahison. J'espérais que Lance vienne me sauver mais il fut enfermer aussi.
J'ai alors tout mit en œuvre pour que Lancelot soit épargné et je ne sais pas qui a plaidé en ma faveur, mais au lieu de mourir dans d'atroce souffrance au bûcher, Arthur décida de m'exiler dans un couvent. Je crois que j'aurais préféré la mort... Je voulais vivre et voilà que j'allais être anesthésiée...
Lancelot aussi fut exilé de Camelot, je pense qu'Arthur était finalement trop bon pour nous tuer. Le faire souffrir, c'est ce que je regrette le plus dans tout ça... Arthur ne méritait pas cela.

Mon séjour au couvent fut de très courte durée ! J'arrivais dans la journée, on me fit une visite guidée, on m'expliqua pour les horaires de levé, de couché, les prières, les repas etc... Je n'eus pas le temps de prendre mes marques que le lendemain matin je me réveillais ailleurs.

Et après ça, la malédiction a frapper... Toi aussi tu as eu le droit à l'ironie du sort ? Ah suis-je bête... Moi je le sais !

Tu le sais, mais c'est toujours moi qui raconte !

Pendant la malédiction, j'étais mariée à Arthur et Lancelot marié à celle qui lui a été promise par Arthur. Dans cette réalité, je m'appelais Gwene Gadeon, mariée à Aidan Gadeon, et secrètement amoureuse de Dorian Hawk. Nous parlions d'ironie du sort non ? Au moment de la malédiction, j'étais une « simple » secrétaire, condamnée à travailler tous les jours avec Dorian, un emploi de bureau, tout ce qu'il y a de plus basique. Comme il ne se passait jamais rien à Storybrooke, je ne faisais office que de plante verte la plupart du temps, comme au début quand j'étais reine, mais ça je ne m'en souvenait pas.
Au travail, je voyais de temps en temps Dorian me regarder, il essayait d'être discret, j'avais toujours le droit à des sourires, le matin il arrivait toujours avec un thé pour moi, mais son épouse avait une dent contre moi, quand elle venait au bureau voir son mari, elle me regardait de travers, elle m'adressait à peine la parole, je me suis toujours demandée si elle savait que j'étais amoureuse de lui, et si oui, comment ? Je n'en ai jamais parlé à personne !
Je ne suis pas le genre de personne à chercher la popularité ou à vouloir être aimée de tout le monde, mais le fait d'être détestée sans comprendre pourquoi ce n'est jamais plaisant !
Dans ce monde, il ne s'est pas reproduit ce qu'il s'était passé à Camelot, je vais pas mentir, ce n'est pas l'envie qui m'en manquait... Mais toujours l'ironie du sort, chaque fois que nous échangions plus de trois mots, quelqu'un arrivait, que ce soit sa compagne, mon époux, madame la maire ou n'importe qui...

Quand Emma a débarqué en ville, nous avons réussi à parler un peu plus, nous nous échangions des banalités, nous nous sommes dit que cela faisait bien longtemps que nous travaillions ensemble et que pourtant nous ne nous connaissions pas et qu'il faudrait remédier à cela, mais nous ne prîmes pas vraiment le temps de le faire... Storybrooke est une petite ville, il était impossible qu'il se passe quoi que ce soit, même purement amical, sans que toute la ville ne soit au courant, et avec sa compagne qui me détestait, c'était impensable de se voir en dehors du travail...

La malédiction fut finalement brisée et les souvenirs revinrent, dans ce monde, Arthur ne pouvait pas m'exiler, il ne pouvait pas non plus me condamner à mort, mais pour autant, nous savions que nous n'étions plus ensemble, que notre mariage ne signifiait rien ici et même si nous arrivons à rentrer à Camelot un jour, je ne serais plus la reine de Camelot.

Depuis que la malédiction a disparu, je me suis débrouillée pour racheter le Rabbit Hole et habiter l'appartement au dessus, je vivais seule et ça m'allait bien comme ça ! Mais la malédiction n'a pas été la seule à disparaître... En effet, je n'ai pas revu Lancelot, pourtant j'avais envie de le revoir, de lui parler, on s'était promit des choses avant qu'Arthur nous attrape... Malgré tout, je ne voulais dépendre de personne, et tant pis s'il préférait se cacher ! J'avais le droit à cette nouvelle chance dans ma vie, je ne comptais pas la gâcher en futilité !
Bon d'accord, quand on voit Emma et son fils, ou encore les Charmant, on voit que l'amour n'est pas une futilité ! Mais dans mon cas, c'est différent ! J'ai été élevé dans le but de ne dépendre que d'un homme, j'avais besoin et surtout envie de me prouver que je suis moi avant tout et pas juste « Femme de ». C'est alors que je me suis « inventée » un nom de jeune fille, je suis Guenièvre pour les personnes qui m'ont connu avant la malédiction mais sinon, je suis Gwene, non plus Gadeon mais Carmelia, en hommage à ma Carmelide natale !